Dernièrement j’ai ouvert ma page Facebook, ce n’était pas la première fois que j’avais une page, mais jamais sous ma vraie identité. J’ai travaillé comme community manager pour des entreprises, des personnes, j’ai créé des personnages de fiction, j’ai porté beaucoup de casquettes et je dois avouer que j’y ai pris énormément de plaisir à le faire.
Mais depuis peu, l’envie d’avancer, encouragé par des amis (qui se laissaient peut-être aussi de voir mes photos sur leur mur, mdr) j’ai franchi le gouffre abyssal qui protégeait galvaniquement du monde public mes créations. J’avais déjà tenté ma chance sur d’autres réseaux Google+ (qui contrairement à ce qui est dit est un excellent réseau où j’ai eu le plaisir de rencontrer des gens formidables), Tumblr ou Instagram encore. J’ai papillonné, trempant discrètement mes photos dans cet océan de gens virtuels, les supprimant aussitôt la température devenue trop chaude.
J’essaie de donner envie aux autres de créer des images, j’explique mes techniques, je ne cache absolument rien et je réponds très volontiers quand on me pose des questions (dans la limite du raisonnable), j’adore les questions. J’ai l’intime conviction que la manière à une valeur inestimable en comparaison à l’oeuvre qui peut toujours être quantifié, estimé, et c’est la raison pour laquelle je partage mes expériences, mes découvertes.
Pourtant, je réalise aujourd’hui, qu’à force d’expliquer, raconter les choses, de les vulgariser et essayer de les rendre accessibles, j’ai négligé un point important:
« Tout n’est pas facile et rapide«
Je suis informaticien, je travaille depuis que j’ai 18 ans comme développeur (programmeur) et infographiste. Mon premier pixel numérique je l’ai dessiné à l’âge de 8 ans tout comme j’ai écrit ma première ligne de code sur un Commodore 64 en 1987. ça fait 26 ans que je dessine sur ordinateur. J’ai utilisé les toutes premières versions de Corel. J’ai, je pense, une excellente maitrise du dessin vectoriel, j’ai dessiné des pubs, des affiches, des logos, des polices de caractères, dessinés des interfaces utilisateurs et bien d’autres.
Je fais de la photo numérique depuis pratiquement ses débuts, d’abord avec des appareils en mousse collés avec du chocolat (avec des résolutions de lémuriens) jusqu’à au Nikon que j’emploie aujourd’hui. Je retouche depuis des années des photos. Pour des clients qui me demandent de gommer les imperfections du visage, les vilaines rides, et autres pattes d’oies disgracieuses. J’ai développé des techniques qui me permettent de nettoyer une peau numériquement sans en perdre la texture. Je fais partie des individus bizarres qui savent qu’on n’applique pas du tout les mêmes techniques sur un visage de femme ou d’homme.
L’image numérique, je la connais plutôt bien. Quand je n’arrive pas à réaliser une retouche ou que je ne trouve pas le filtre qui me convient, je l’écris. Si si, avec un langage de développement, un algorithme et mes petits neurones de développeur. Je mélange pour mon plus grand plaisir le graphisme et le développement, ça me fait marrer.
Mais voilà, quand je publie une photo, j’utilise des termes comme « cliché », « photographie », car c’est l’essence même de la matière que j’utilise pour composer mes images, je fais peut-être une erreur. Dans la vision normale qu’on a d’une photographie, on imagine un appareil photo sur lequel est disposé un bouton magique qu’il suffit de presser pour capturer l’image. Or ce n’est pas du tout le cas pour moi.
Quand je « construis » une image, je cherche longuement un sujet, j’achète un billet de train, je voyage et vais à la rencontre de mon objectif. Je ne prends pas un cliché, mais une douzaine voir plus avec des réglages différents que j’ai mis longtemps à appréhender et à maitriser. Je rentre ensuite chez moi et à l’aide de logiciel, j’assemble, je superpose toutes ces photos pour n’en créer qu’une seul. C’est la première étape. La seconde étape consiste à nettoyer, recadrer, gommer toutes les imperfections qui me gênent. Ça me prend des heures et parfois pour une seule photo, je flingue une grosse partie de la nuit, seul, accompagné de mon pinceau à redessiner un nuage parce qu’il n’est pas positionné au bon endroit.
Donc, pour répondre à certains commentaires que j’ai reçu: Non! ce n’est pas « juste de la hdr ». C’est avant tout du travail, des années d’expérience, de l’huile de coude, des heures à bosser pour tout jeter à la fin, car le résultat est trop médiocre, des journées à rechercher un idéal que je ne trouve jamais, du temps, mais j’aime ça, j’adore le faire et je trouve un vrai bonheur dans le processus de création.
À ce jour, je n’ai posté que 10% de toutes les images que j’ai réalisées, certaines, je les juge trop mauvaises pour être publié, d’autres trop anciennes et ma technique à évoluer en mieux. Je continuerai de chercher cette perfection idéale, cette image si sublime, si fabuleuse qui me fera dire qu’après tout, je n’ai pas bossé pour rien, parce que finalement, ça, c’est plutôt cool.
Terminons sur deux petites comparaisons, avant et après, parce que c’est toujours amusant 🙂