Reconstruire un tableau à partir de photos capturées sur place. J’en ai beaucoup des idées, mais celle-ci, je dois le reconnaitre, a été une belle démonstration de ma totale inconscience créative ^^. J’avoue ne pas avoir douté un instant de la faisabilité de la chose et c’est véritablement l’intérêt du résultat qui m’a fait avancer dans toutes les étapes de conception de cette image.

La version finaleimage description

J’ai essayé de respecter au mieux l’oeuvre originale de François Diday, il s’agissait d’un exercice de style et ça a été véritablement très intéressant d’étudier ainsi en profondeur le travail du peintre genevois. J’ai pu observer à quel point l’artiste a « transformé » la réalité, l’a adapté pour correspondre à sa vision, j’ai dû en retour m’y plier sévèrement, la réalité n’étant de loin pas comme Diday l’a peinte. Ce fut, je crois, la principale difficulté que j’ai rencontrée (et non pas les ronces et les orties quand j’ai escaladé cette butte en Valais ^^)

L’originale peinte par François Diday et qui se trouve au Musée d’Art et d’Histoire de Genève0001281871_0000150446_OG_3

163 ans et l’imaginaire d’un artiste séparent la réalité du tableau. Fatalement, le paysan et les animaux avaient disparu (n’ont-ils d’ailleurs peut être jamais existé), la végétation a changé, le Rhône également a été endigué et des routes et des bâtiments ont été construits. Dès le départ je ne souhaitais pas reproduire à l’identique le tableau (il aurait s’agit alors d’un concept différent) j’avais envie de montrer le lieu tel qu’il est aujourd’hui avec les modifications « majeures » apportées au décor, mais en conservant l’esprit « Diday » qui m’a tant séduit.

J’ai fait des choix, j’ai effacé des habitations, j’ai conservé la texture du rocher plus naturel (je manquais de textures il s’agit partiellement d’un choix technique), j’ai reconstitué le ciel au mieux (j’adore les ciels, si vous me suivez, vous l’aurez compris) et j’ai déplacé et déformé des éléments. Les teintes également ont été beaucoup retravaillées. J’ai commencé par texturer complètement l’image pour toute à la fin ajouter « l’atmosphère » (ombres, lumières, couleurs).

Comparaison entre réalité et mon image
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Comme on peut le voir ci-dessus, j’ai déplacé la cascade (enfin je l’ai redessiné) et les montagnes dans le fond sont complètement artificielles (plus escarpées). Le premier plan est différent de la réalité, j’ai recréé un genre de « plaine » défriché qui correspondait mieux à l’originale sur la droite.

Pour construire cette image finale, j’ai utilisé 4 assemblages que j’ai soigneusement pillés/découpés élément par élément pour les réassembler sur une nouvelle.

4 images sources
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(Remarquez qu’il est rare que je publie des assemblages sans retouche :D)

Je les ai sélectionnés, car elles correspondaient chacune partiellement aux « pièces » dont j’avais besoin. Avec du recul aujourd’hui, je m’aperçois que je n’ai pas suffisamment capturé de « texture ». J’aurais dû prendre plus de vues frontales de la cascade pour avoir des « roches » plus précisent ce qui m’aurait bien rendu service. Bref, je saurais pour la prochaine fois ^^

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Voilà, l’exercice a été laborieux, mais réellement passionnant. Ce n’est pas la plus belle image que j’ai produite, mais ce n’était pas le but que je recherchais. J’espère que vous apprécierez quand même la démarche 🙂

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Références

  • Musée d’art et d’histoire, Genève.
    Oeuvre acquise par souscription et donnée au Musée Rath, 1855